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[Review] Juste un peu de cendres

 
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Point(s) fort(s) :


Les dessins
Un récit horrifique qui fonctionne
Anti-manichéen


 
En résumé
 

Ashley Torrance est une jeune femme de 17 ans qui n’a aucun problème familial. Cependant, un soir, elle décide de fuir sa maison sans rien dire.

 
Infos techniques
 

Dessin : Aurélien Police
Editeur :
 
Editeur VO :
 
Publié 21 novembre 2017 par

 
Dans le détail...
 
 

La braise est encore chaude

Ashley Torrance est une jeune femme de 17 ans qui n’a aucun problème familial. Cependant, un beau soir, elle décide de fuir sa maison sans rien dire à ses parents. Ahsley n’est pas comme les autres, elle peut voir des choses invisibles au commun des mortels et ces choses ne semblent pas très bien intentionnées à son égard. Voulant mettre à l’abri sa famille, Ashley se lance dans un road-trip mouvementé.

L’avis de Sonia :

Juste un peu de cendres est l’oeuvre de Thomas Day, auteur de science-fiction et de fantasy. Il est également un admirateur de Stephen King, ce qui transparaît immédiatement dans le récit. Son héroïne, Ashley Torrance, porte le même nom que la famille de Shining et vit dans le Maine, terre de prédilection du maître de l’horreur. Tout ce récit est directement inspiré des ambiances des romans de King : un groupe d’adolescents se regroupe pour faire face à une menace connue d’eux seuls et ils sont confrontés aux mythes anciens d’une Amérique métissée. Les héros se regroupent car ils ont tous le même don : celui de voir par delà les apparences et déceler les monstres derrière les humains. Thomas Day n’oublie pas non plus les adolescents victimes de parents alcooliques et incestueux qui sont, là encore, des thèmes chers à Stephen King.

A l’influence de King, il faut sans doute ajouter celle des récits pré et post-apocalyptiques puisque nos jeunes héros se lancent sur les routes d’un pays qui semble en proie aux pires turpitudes : émeutes généralisées et incendies qui précédent sans nulle doute la fin d’un monde. Cette ambiance angoissante est renforcée par le dessin d’Aurélien Police qui plonge le lecteur dans un univers digne de Silent Hill, un monde saupoudré de cendres, qui se délite peu à peu et recouvre chacun d’entre nous. En lisant ce titre, j’ai eu une sensation d’étouffement et d’émerveillement devant la beauté des pages toutes en noirceur et rougeoiements.

Juste un peu de cendres est très bien écrit, c’est un one-shot, un récit court et j’ai beaucoup apprécié les qualités littéraires de ce titre, digne des grandes nouvelles horrifiques des maîtres américains. Les caractères des personnages sont bien campés, chacun campant un archétype sans pour autant verser dans le stéréotype. Le récit n’est pas manichéen : les monstres qui se dissimulent sous une apparence humaine semblent plus désespérés qu’agressifs. Ils sont d’ailleurs le reflet d’une société qui, délaissant les siens, les vide de leur espoir et les jette dans le malheur. Les jeunes héros eux-mêmes tombent parfois dans le piège du jugement hâtif, ce qui n’engendre pas toujours de bonnes décisions.

L’auteur utilise aussi les légendes indiennes explorant ainsi les racines du folklore américain tout en ajoutant une réflexion sur le danger que représente le désespoir humain : l’homme qui n’a plus rien devient la marionnette d’un gourou qui en fait son armée, lui permettant de mener sa propre quête. Le gourou n’est d’ailleurs pas non plus une caricature et son raisonnement est particulièrement intéressant.

J’ai pris un plaisir immense à lire ce récit qui est, à mes yeux, un très bon titre de science-fiction horrifique, un ouvrage poétique, magnifiquement illustré et vraiment très bien écrit. Rien n’est à jeter, et on peut féliciter l’éditeur, Glénat Comics d’avoir présidé à la naissance de ce livre qui est, comme souvent, doté d’un cahier bonus où les artistes expliquent leurs choix et leur méthode de travail.

Inspiré des grands maîtres de l’horreur américains et des oeuvres post-apocalyptiques, Juste un peu de cendres est un récit court mais intense. Thomas Day sait éviter les clichés du genre tout en s’appuyant sur le folklore américain. Aussi élégant par le style de l’auteur que par les planches du dessinateur, ce titre mérite vraiment l’attention !

 

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Archiviste de métier et passionnée par les comics depuis qu’elle mit la main sur Spécial Strange n°19 en 1980, Sonia Smith a dévoré toutes les publications LUG et Semic qui lui tombaient sous la main. Après une pause à la fin des années 1990, elle retourne à ses premières amours et ouvre son blog Comics have the Power


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