Le côté obscur du Multivers !
A
h, c’est l’heure pour la review du tome 1 de Batman Metal ! Mes sélections VO vous l’indiquent, mon amour pour cet event écrit par Scott Snyder est infini !
Divisé en trois tomes chez Urban Comics, l’intrigue sera complète et permettra aux lecteurs et aux lectrices de se perdre dans les méandres d’une histoire pensée comme une nouvelle crise et influencée par les travaux de Grant Morrison pour la narration ainsi que par le run de Scott Snyder. Croyez-moi quand je vous dis que ce ne sont pas les meilleures idées de ce run qui seront reprises.
Au début, ça va
Pourtant, tout commence de façon plutôt sympathique. Scott Snyder joue avec l’histoire de l’univers DC et avec de nombreux aspects de sa mythologie. On y retrouve une certaine efficacité et la manière de jouer avec est plutôt fun. Ça se passe dans deux prologues à Metal qui sont les éléments les plus sympas de l’event. Le scénario apparait comme une quête vers un McGuffin assez obscur mais aussi alléchant.
On comprend l’existence d’un Multivers Noir qui existe au-delà du Multivers connu. Ce dernier contient des reflets déformés des 52 Terres avec des choses étranges et dangereuses. Le premier problème qui apparait, ce sont les dessins de ces prologues. Pourtant, il y avait une belle réunion de talents entre Jim Lee, Andy Kubert et John Romita Jr.
Malheureusement, c’est laid, les personnages sont mal représentés, la composition des pages est fainéante et tout le monde semble s’en foutre. Bref, ça n’incite pas à s’impliquer. Et quand on lit la fin des prologues, on sent qu’on est parti pour souffrir. La narration commence à faire des ellipses, à sortir des deus ex machina, sans autre intérêt que boucler les intrigues de la façon la plus simple. Bref, Snyder se la joue Morrison et va repomper les trois-quarts du run sur Batman de l’écossais mais sans le talent nécessaire. S’il n’y a que Morrison qui écrit ainsi, c’est pour une raison évidente : il est le seul à maîtriser cette narration ! Surtout, il sait où il va et construit du fond dans son histoire avec des discours sur la notion de héros.
Après, ça va plus !
Quand Metal commence, tout part en vrille. Les séquences s’enchaînent sans aucune forme de logique et surtout, les deux préludes précédents semblent n’avoir servi à rien ! Ça commence comme un épisode de Power Rangers, c’est drôle mais débile et inutile… Et puis, ça part sur autre chose tout de go ! La fin du tome se conclura sur le numéro 2 de Metal qui lance véritablement l’intrigue de l’event avec, encore une fois, une bonne idée.
En fait, l’histoire est bourrée d’idées cool, de fun mais le tout est emballé dans une narration « débilement » perchée. Ça veut revisiter l’univers DC mais ça le fait de façon opportuniste, sans respect des auteurs passés avant. Scott Snyder semble vouloir tout s’approprier comme s’il avait lu les Crises et l’histoire de DC en entier, qu’il avait tout compris et qu’il voulait nous le démontrer de façon pédante et prétentieuse.
Le peu de respect des anciens récits que je perçois est le problème le plus handicapant du récit. L’autre souci, c’est que tout tourne autour de Batman. Le chevalier noir est le centre de l’intrigue, celui autour duquel tout gravite et le seul personnage que l’auteur semble vouloir respecter. Son Hal Jordan est un grand idiot, idem pour Flash, Aquaman, Cyborg et Superman ne servent à rien et Wonder Woman est badass mais bête.
Bouche-trous partout
Surtout que DC, sans la grande tradition des events a cru bon de mettre des tie-ins, des histoires bouches-trous qui ne servent pas à grand-chose. On va retrouver Damian Wayne, Dick, la Suicide Squad et Oliver Queen dans une histoire pénible à suivre, malgré le bon respect des personnages. Les scénaristes proposent une histoire qui n’a pas de fin et les dessinateurs, sauf Stjepan Sejic, n’en font aussi que peu de cas.
En parlant des dessinateurs, il faut parler de Greg Capullo. En effet, le dessinateur principal de l’event semble aussi ne rien en avoir à faire de l’histoire. A part les références trololol à la musique Métal dans certains découpages, sa narration visuelle est paresseuse. On retrouve des visages globalement ratés. Seuls les designs des vilains sont réjouissants, hyper travaillés, stylisés et bourrés d’hommages fun.
Bref, la review l’indique : Batman Metal Tome 1 commence comme un beau ratage. Entre une narration qui veut jouer au Grant Morrison sans en avoir le talent et des dessins assez laids, l’histoire démarre très mal. Scott Snyder se veut opportuniste, condescendant face à un univers pour lequel il n’a que peu de respect. A force de tout vouloir réinventer, il en vient à se placer dans une posture pénible, professorale, pédante et prétentieuse, comme ce prof d’université qui vous fait comprendre qu’il est supérieur à vous.
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