[Review] Motor Girl
Point(s) fort(s) :
Terry Moore gère les émotions d'une main de maître.
Les personnages sont attachants et complexes.
Point(s) faible(s) :
Motor Girl est encore une fois un incontournable de l’auteur Terry Moore. Il arrive à traiter le sujet du Syndrome Post-traumatique d’une très belle manière tout en gardant ce qui fait la force de ses histoires : beaucoup d’émotions, de relations humaines et de personnages complexes. Tout simplement immanquable.
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Editeur : Delcourt
L’avis de Spider-Matt :
près avoir lu et adoré Echo du même auteur (dont la review est disponible ici) je ne pouvais que sauter sur son dernier bébé en date : Motor Girl. D’entrée de jeu, l’histoire nous promet quelque chose d’assez étrange pour ne pas dire carrément bizarre : Samantha, une jeune femme revenue de trois séjours au front, souffre d’un Syndrome Post-traumatique. Elle préfère se retirer du monde en travaillant dans une casse auto perdue au milieu du désert avec comme meilleur ami un gorille imaginaire nommé Mike. Ajoutez à cela l’apparition d’une soucoupe volante et vous avez là un récit farfelu qui dénote totalement avec ce qu’a pu faire l’auteur jusqu’ici.
Le style est donc différent mais la qualité, elle, est toujours au rendez-vous. Plus on avance dans l’histoire et plus on se rend compte de toute la subtilité dont faire preuve Terry Moore pour traiter d’un sujet aussi grave que le stress post-traumatique en y mêlant une histoire totalement délirante. Les pièces du puzzle s’assemblent au fur et à mesure afin de nous livrer une conclusion parfaitement maîtrisée.
Nous retrouvons aussi l’une des principales composantes des récits de Moore : les émotions. Il tisse une multitude de relations très variées entre les différents protagonistes et s’amuse à les confronter les uns aux autres via des situations et des dialogues travaillés. Il a cette particularité de réussir à nous faire ressentir ce qu’éprouvent les personnages. On est avec eux et on vit littéralement leurs histoires à leurs côtés. Le rythme est maîtrisé et les scènes d’actions savent laisser la place aux moments de réflexion. Moore affirme encore une fois tout son amour et son respect envers la gente féminine en offrant le rôle principal à une femme aussi touchante que complexe. Samantha est une battante, mais aussi forte soit-elle, elle revient d’un véritable enfer et essaie de se reconstruire peu à peu mais surtout comme elle peut. Elle fuit l’aide extérieur et préfère s’enfermer dans son propre esprit afin de résoudre ses problèmes.
Le récit est assez court, ou en tout cas beaucoup plus court que ce que l’auteur à l’habitude de produire. De ce fait, quand on commence vraiment à s’attacher aux personnages et qu’on voudrait en voir plus, l’histoire s’arrête en douceur. J’aurais aimé continuer à faire un bout de chemin avec ces individus pétris d’imperfections et de doutes mais tellement attachants et désirant s’améliorer. Mais c’est un choix artistique et je le respecte.
La partie graphique étant également réalisée par Moore nous ne sommes donc pas dépaysés. C’est en noir et blanc mais personnellement ça ne me dérange absolument pas. La qualité de ses dessins est indéniable et il excelle dans la représentation des visages et leurs émotions. Parfois quelques cases semblent réalisées un peu grossièrement mais ça n’entache en rien le rendu global.
Motor Girl est encore une fois un incontournable de l’auteur Terry Moore. Il arrive à traiter le sujet du Syndrome Post-traumatique d’une très belle manière tout en gardant ce qui fait la force de ses histoires : beaucoup d’émotions, de relations humaines et de personnages complexes. Tout simplement immanquable.
L’avis de Matt :
l y a quelque chose de magique dans l’oeuvre de Terry Moore. L’auteur, à la fois dessinateur et scénariste, a le don de proposer des héroïnes auxquelles ont s’attache immédiatement. C’était le cas dans Rachel Rising, c’était le cas dans Stranges In Paradise et c’était le… bordel, il est urgent que je finisse Echo !
Dans Motor Girl, on comprend rapidement que quelque chose ne va pas avec Samantha. Son ami le gorille parlant a en effet le chic pour disparaître quand il le faut. Si on comprend facilement que
SPOILER – cliquer ici pour le lire
on pourra alors tenter de s’intéresser aux causes de sa présence.
La relation entre Samantha et Libby est particulièrement touchante. L’un des personnages tente de sauver l’autre, ce dernier refusant toute aide. Et quand un promoteur aux intentions douteuses et des extra-terrestres se mêlent à tout ça, le titre ne perd pas sa justesse mais s’offre une pointe d’humour bienvenue. D’ailleurs, l’apport d’éléments cartoonesques dans ce récit est particulièrement marquant. Au contraire de ce que j’ai pu lire dans les précédents récits de l’auteur, on retrouve dans Motor Girl des éléments irréalistes au possible donnant un aspect drolatique et décalé à de nombreux passages. Les extra-terrestres ont l’air de sortir d’un dessin-animé avec leur gros nez et le ventre rond alors que les mercenaires débiles jouent la carte de l’humour absurde lors du raid sur un appartement.
Cette touche d’humour s’ajoute à l’approche subtile et tout en retenue que propose Terry Moore lorsqu’il met en scène ses personnages.
Il faut dire que Motor Girl s’intéresse à un sujet grave et visiblement dans l’air du temps si j’en crois mes lectures récentes. Motor Girl a le bon goût de le traiter avec justesse et subtilité, sans jamais tomber dans le pathos.
Encore une réussite à mettre au crédit de Terry Moore.
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