[Review] Punisher par Ennis et Dillon
Point(s) fort(s) :
On ne s'ennuie jamais.
Le What If de fin.
Point(s) faible(s) :
Le Punisher par Ennis et Dillon a su relancer ce personnage avec brio en en faisant un antihéros implacable n’ayant pas perdu son humanité. Un immanquable.
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Arrête ou mon Frank va tirer !
L’avis de Spider-Matt :
urant les années 1990, l’industrie des comics est en crise. A la fin de cette même décennie, en 1998, Marvel décide de relancer les héros urbains en les confiant à des artistes de renom. Le succès est immédiat. Seule la série Punisher fut un réel échec. Début des années 2000, la Maison des idées décide de réparer cette erreur en confiant le personnage à Garth Ennis. Il a carte blanche pour redorer le blason de l’antihéros et pourra rester sur la série le temps qu’il voudra. Accompagné de son collègue et ami Steve Dillon avec qui il n’avait pas encore tout à fait fini sa série choc Preacher (voir chronique par Ginlange) le duo était bien parti pour nous offrir l’une des sagas les plus mémorables sur Frank Castle.
Panini a donc décidé pour notre plus grand bonheur de regrouper la prestation de ce duo dans 2 gros volumes de la collection Icons. Au menu le Punisher va prendre le problème de la mafia à bras le corps et y donner un grand coup de balai ! Il va aussi s’occuper de fantômes de son passé : un ancien camarade du temps de son passage dans l’armée ou encore un général fou ayant rassemblé sur une île une armée de criminels remplissant des contrats pas très nets. C’est bien simple, dans ces 2 volumes, il y a tellement de morts qu’on se demande ce que fait la police. Eh bien les hauts gradés, sachant le problème Punisher insoluble et synonyme de fin de carrière, refilent le bébé à un petit nouveau totalement incompétent et pathétique qui va suivre de près ou de loin Frank dans sa frénésie meurtrière. Et c’est là que le talent d’Ennis entre en jeux. J’adore ce scénariste pour son humour noir, acide et le cynisme qui se dégage de la plupart de ses personnages. Il va prendre plaisir à torturer cet inspecteur et faire de sa vie un véritable enfer. Malgré cela il va montrer la façon dont Frank impacte la vie de personnes ordinaires qui croisent sa route et de quelle manière il va tenter d’aider celles qui le méritent, nous montrant un justicier finalement pas si froid qu’on le pense et qui souhaite croire que l’humanité mérite encore d’être sauvée.
Le fil rouge du récit, à savoir la croisade du Punisher contre le crime organisé, est ponctué d’histoires plus ou moins courtes mais tout aussi savoureuses. Notamment celles dans lesquelles des héros comme Daredevil, Spider-Man ou encore Wolverine vont tenter de barrer la route de Castle. Cela va nous démontrer que même si ce dernier n’a aucun pouvoir, son expérience du combat et des armes ainsi que sa détermination et la connaissance qu’il a de ses propres limites font de lui un adversaire extrêmement dangereux pouvant facilement rivaliser avec les plus grands héros Marvel. Ennis va aussi en profiter pour envoyer son personnage principal en Irlande et ainsi avoir l’occasion de sensibiliser le public aux problèmes politiques de sa terre natale, notamment en ce qui concerne l’I.R.A (l’Armée Républicaine Irlandaise).
A la fin du tome 2 nous avons droit à la première histoire d’Ennis sur le personnage en 1995. Celle-ci est en fait un What if, une histoire hors continuité qui se déroule dans un monde parallèle où Frank Castle ne perd pas sa famille à cause d’un règlement de comptes entre gangs rivaux mais pendant une bataille super héroïque. Suite à cet évènement celui-ci va entreprendre d’éliminer tous les super héros et super vilains qu’il juge ensemble responsables de la mort de trop d’innocents. J’ai tout particulièrement apprécié cette histoire (je suis un grand fan de What If, d’univers parallèles, etc.) car on ressent vraiment le désespoir du père qui vient de perdre sa famille et qui chercher un coupable à tout prix, alors que les héros et vilains sont complètement démunis face à cette menace qui les élimine un par un.
Ce concept sera repris près de 20 ans plus tard avec Deadpool qui décimera à son tour l’univers Marvel. Preuve en est que le passage d’Ennis sur cette franchise laissera sa marque dans le monde des comics. Ainsi, plusieurs scènes de son run seront également reprises dans le film The Punisher de 2004 ou dans la série TV Daredevil diffusée sur Netflix.
Le style de Steve Dillon ne sera peut être pas du goût de tout le monde dans un premier temps. A l’inverse d’un Jim Lee ou d’un Todd McFarlane, il n’y a pas d’exagération des traits, des proportions ou un foisonnement de détails à la George Pérez. Le tout reste assez simple, les visages sont souvent durs et carrés, ce qui est parfait pour ce genre de récit. A noter que d’autres dessinateurs comme Joe Quesada ou Darick Robertson signeront quelques numéros. J’ai tout particulièrement adoré les couvertures de Tim Bradstreet dans leur style peinture réaliste.
Pour comprendre nos notes subjectives : 5/5 J'adore 4/5 Très cool 3/5 Sympa 2/5 Sans plus 1/5 Bof 0/5 Pas pour moi
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