[Review] Renato Jones tome 1
Point(s) fort(s) :
Un récit pas si manichéen
Point(s) faible(s) :
Renato Jones est un super-riche qui tue des super-riches pour se venger de leur impact sur le monde. Le Punisher à la sauce SJW est-il une réussite ou un pétard mouillé ?
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Editeur : Akiléos
Le Punisher version Social Justice Warrior
Renato Jones est l’héritier d’une des plus grandes fortunes du monde. En réalité, l’homme derrière le nom est un gamin des rues qui a trouvé le moyen de s’approprier l’identité et la fortune du riche héritier disparu. Devenu adulte et aidé par son majordome ex-militaire, il va payer le prix du sang aux plus riches, les fameux “1%” de la population qui détiennent toutes les richesses du monde.
Défoulez-vous, les pauvres ! Les super-riches sont forcément la cause de tous nos malheurs et Renato Jones est là pour les exécuter et les faire payer de façon violente et expéditive.
Enfin, en apparence… car le titre de Kaare Andrews est bien plus subtile que ça. Ce “Renato” et en réalité un gamin des rues qui a tout fait pour survivre et qui se retrouve dans la peau d’un justicier social un peu malgré lui.
Oubliez le Punisher prêt à dessouder tout ce qui bouge avec une détermination insolente. Renato doute de lui, il doit composer avec la violence mais elle est pour lui une nécessité et pas une fin en soi. Les choix de ce héros ne dépendent ainsi pas seulement de lui mais viennent aussi de ses enfances (oui, ses enfances) et de son entourage.
Bref, un héros violent mais en proie aux doutes avec un fond politique. Tout pour plaire !
En prenant un peu de recul, il faut reconnaître au titre une probable mauvaise foi. Je ne connais pas personnellement de membres des Un %. Pourtant, je suis prêt à admettre qu’ils ne sont peut être pas tous des pourris tortionnaires et pédophiles. Je leur accorde le bénéfice du doute… ce que ne fait pas le titre. Renato Jones flatte donc nos bas instincts, projette l’image que les malheurs des gens “normaux” ne sont dû qu’aux agissements de cette caste qui domine le monde avec négligence.
Cela ne m’a pas empêcher de prendre du plaisir à lire ce livre. Il faut juste ne pas oublier le parti-pris équivoque de cette histoire.
Graphiquement, Renato Jones s’offre d’autres parti-pris. Des aplats noir et blanc “à la Frank Miller” succèdent à des phases de narration plus traditionnelle. Les moments d’intensité émotionnelle se détachent donc tout particulièrement. Idem pour les pages de flashback qui portent des traces de pliures, les mêmes que celle qu’auraient de vieilles photos pliées et glissées dans une poche. Enfin, le livre remplace les traditionnelles publicités qu’on trouve dans les comics par des pubs de luxe fictives, véritable mise en abîme du propos du récit.
Beaucoup plus riche qu’il en a l’air, Renato Jones est un récit parfaitement réussi en tous points. Pourtant, avec ses codes graphiques et son propos politique, il ne laissera pas indifférent. Même si l’auteur alterne entre intelligence et facilité, entre provocation gratuite et situations jubilatoires, le titre est une totale réussite.
La note de Matt :
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5/5 J’adore
4/5 Trés cool
3/5 Sympa
2/5 Sans plus
1/5 Bof
0/5 Pas pour moi
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