[Review] Renato Jones Tome 2
Point(s) fort(s) :
L’énergie de la mise en scène
Point(s) faible(s) :
Une résolution un peu facile
Renato Jones poursuit sa cabale meurtrière contre les Un % de la population les plus riches. Kaare Andrews livre un récit jubilatoire, totalement décomplexé et plein de supers idées de mise en scène. L’action, les monstres et les bimbos ne doivent pas faire oublier le fond social de cette histoire totalement réussie.
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Editeur : Akiléos
Renato Jones s’est donné une mission. Sous l’identité de Freelance, il exécute les utra-riches car ils sont pervers et que Renato les estiment responsables de tous les maux du monde.
Après avoir défini son personnage dans le premier tome, après avoir également jeté le trouble sur l’origine de sa cabale, Kaare Andrews livre un second volume particulièrement intense et violent.
L’avis de Matt :
enato Jones est un titre qui m’attirait particulièrement. Suivre les aventures d’une sorte de Punisher-qui-pète-des-riches me semblait être une perspective particulièrement réjouissante. La découverte du premier tome de la série m’avait conforté dans mon idée mais il restait dans Renato Jones un petit quelque chose qui m’agaçait. Si globalement, je suis un sale gaucho comme disent certains, Kaare Andrews abordait son récit avec un ressort de facilité discréditant tout son propos. Les Un % présentés ici, les fameux ultra-riches qui ne représentent qu’un pour cent de la population mais détiennent la majorité des richesses, sont en effet tous pourris. Entre les pervers, les pédophiles et les tortionnaires, ce manque de recul total m’avait donné l’impression que le titre en faisait trop.
Puis vient ce moment dans le premier tome où on découvre que
SPOILER – cliquer ici pour le lire
Le titre gagnait alors en épaisseur. J’attendais donc la suite pour trancher mon avis sur ce récit.
La réalité rejoint la fiction
Ce deuxième tome de Renato Jones est beaucoup plus direct que le premier et bourré d’action. Il faut dire que notre héros a du pain sur la planche puisque le candidat des Un % vient d’accéder au poste de Président des Etats – Unis. Difficile de ne pas y voir un parallèle avec l’élection de Trump, ceci dit.
Sous l’identité du Freelance, Renato affronte donc un mercenaire envoyé par ses ennemis et s’attaque à l’administration américaine alors qu’un vieux “pote” refait parler de lui sous la forme d’une créature monstrueuse. Ca fait beaucoup et le personnage va devoir se salir les mains.
Si j’aime toujours autant le travail de Kaare Andrews au scénario et aux dessins, il me faudra admettre que certains passages sont difficilement lisibles. La première scène d’action, en noir et blanc, mise tout sur l’énergie de la confrontation et sa conclusion m’a paru un peu brouillonne. Pourtant, le style Andrews fait mouche sur ce titre. La mise en scène sert parfaitement l’intensité des combats et la quasi-schizophrénie de Renato.
Renato Jones est vraiment une BD avec une patte qui lui est propre.
Pas facile d’accès
Evidemment, cette réalisation particulière va freiner certains lecteurs. La BD n’a pas l’air facile d’accès et vous pourriez être tentés de la reposer en rayon après l’avoir feuilletée. Vous passeriez alors à côté de combats épiques, d’une menace de guerre nucléaire totale, d’une héroïne vraiment canon et d’un personnage tourmenté particulièrement intéressant. Sa relation avec son majordome renvoie d’ailleurs une image pervertie de la relation Alfred / Batman tout à fait pertinente.
Kaare Andrews s’amuse avec cette série. Il se lâche complètement et expérimente, laissant libre cours à beaucoup d’idées de mise en scène, notamment lors de l’évocation des souvenirs du personnage. Les fausses pubs pour des produits de luxe disséminés ça et là dans l’album renforcent l’aspect surréaliste de l’ensemble. Et c’est bien évidement comme cela qu’il faut percevoir le titre.
Renato Jones est un exutoire, une BD à la violence grotesque et jubilatoire, un défouloir autant qu’une caricature. C’est aussi un plaisir de lecture coupable mais totalement assumé. Les “méchants” en prennent plein la tête et le monde où nous vivons prouvent que c’est mérité. Auteur, lecteur, personnages, tout le monde se lâche dans cette BD et vous auriez tort de passer à côté.
5/5 J’adore
4/5 Trés cool
3/5 Sympa
2/5 Sans plus
1/5 Bof
0/5 Pas pour moi
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