[review] Sons of the Devil tome 1
Point(s) fort(s) :
Codes du genre horrifique démoniaque bien maîtrisés.
Point(s) faible(s) :
Les flash-back cassent un peu le rythme.
Sons of the devil tome 1 est un thriller horrifique fonctionnant de manière plutôt classique, rappelant les titres phares des années 1970. Sans grosses surprises, il n’en reste pas moins que ce tome est bien fait, tant sur le plan du scénario qui répond à tous les codes du genre que sur le plan graphique.
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Editeur : Glénat Comics
Travis, je suis ton père !
L’avis de Sonia Smith :
Avec Sons Of The Devil, Brian Buccellato revisite une thématique très utilisée dans les années 1970. En effet, les enfants possédés et autres fils de démons ont peuplé les cauchemars d’un paquet de gamins nés dans ces années-là. Si vous êtes fan de l’Exorciste, de Rosemary’s baby ou encore de La Malédiction, vous devriez trouver du plaisir à la lecture de ce titre.
Il faut observer que ces thèmes reviennent à la mode comme le montre, par exemple, le succès d’Outcast. Sons of the devil n’est donc pas sans concurrence sur le marché des comics dédiés au genre démoniaque. Pourtant, soit parce que la thématique m’intéresse, soit parce que le scénario fonctionne bien, j’ai pris plaisir à lire ce titre. Contrairement à ses ancêtres des années 70, Sons of the devil ne met pas en avant la possession de jeunes enfants. L’ouvrage démarre sur l’histoire de Travis, un adulte solitaire qui a le cœur sur la main mais souffre d’un caractère trop impulsif. Il cache une blessure profonde enfouie en lui puisqu’il ne sait rien de ses origines. Travis traîne cette absence de passé comme un poids qui l’empêche d’avancer et de mener une existence posée et responsable. Si on peut regretter un certain déterminisme – tu es orphelin, donc tu es un type à problème – Brian Buccellato sait assez vite creuser le sujet pour éviter le pathos inutile.
Sons of the Devil alterne entre l’histoire de Travis qui se déroule dans le présent et des flash-back qui entraîne le lecteur au cœur d’une secte dirigée par un gourou manipulateur qui utilise toutes les femmes de la communauté comme reproductrices. Le gourou s’assure en effet d’une descendance nombreuse. L’homme est loin d’être pacifique et rappelle certains personnages réels qui confondaient vie en communauté et constitution d’un harem personnel. La peur et l’intimidation voisinent avec la pression et la manipulation offrant une ambiance assez angoissante même si les flash-back cassent un peu le rythme et perdent parfois le lecteur.
Sons of the devil montre assez clairement et de manière réussie la pression que peut exercer un être humain sur ses semblables sous couvert de religion. Il s’agit d’explorer l’exercice du pouvoir sur autrui, porté ici à son paroxysme. Le récit marche plutôt bien puisqu’on s’attache assez vite à Travis malgré tous ses défauts et on apprend vite à haïr ce gourou dont on ne sait encore exactement qui il est. Le mécanisme sectaire est assez bien décrit sans outrance et de manière réaliste.
Graphiquement, le style de Toni Infante est déjà bien affirmé et se rapproche énormément de celui de Rafael Albuquerque et Travis pourrait tout à fait être un personnage d’American Vampire même si la promo de Glénat Comics préfère mettre en avant la parenté du style de Toni Infante avec celui de Sean Murphy. Cela donne un trait incisif et dynamique. Le jeu des couleurs permet de maintenir une ambiance glauque, sanguinolente et mystique.
Ce premier tome de Sons of the devil plante donc bien le décor avec un personnage principal attachant évoluant dans un univers plus qu’inquiétant. Manipulation mentale et sacrifices humains sont au rendez-vous et si ce comic-book joue avec des ficelles déjà bien utilisées auparavant, j’ai passé un bon moment à la lecture de ce titre puisque j’ai pris plaisir à retrouver les principaux codes du genre horrifique démoniaque, cités avec soin par Brian Buccellato.
Sons of the devil est un thriller horrifique fonctionnant de manière plutôt classique, rappelant les titres phares des années 1970 remis au goût du jour au cours des dernières années. Si la lecture du premier tome de ce titre n’offrira pas forcément de très grosses surprises, il n’en reste pas moins que le travail est bien fait, tant sur le plan du scénario qui répond à tous les codes du genre que sur le plan graphique. Sons of the devil fera passer un bon moment aux amateurs.
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