Choisir ses zones d’ombres
Shadow of the Batgirl est l’un des derniers récits sortis dans la collection Urban Link, avec Victor et Nora. Partageant avec ce dernier de s’inscrire (encore une fois) dans un univers de Batman revisité, S.o.t.B. (permettant moi d’abréger) s’intéresse ici à un personnage complexe : Cassandra Cain.
Origines selon Urban Link
La collection Urban Link, lorsqu’elle touche des personnages DC Comics, est une revisite des origines de ceux-ci. Ces revisites permettent notamment d’offrir un cadre plus adolescent aux récits et aux personnages. Une façon de toucher une nouvelle cible en leur proposant des thèmes plus proches d’eux. Si généralement cette revue des personnages peut tendre à les éloigner de ce que nous connaissons d’eux, dans S.o.t.B. on retrouve une Cassandra Cain très proche des versions habituelles. Élevée par son père pour en faire l’assassin parfait, elle ne connaît que le dialogue corporel et ne sait s’exprimer. Incapable de terminer sa dernière mission, elle fuit, renfermée sur elle-même et commence à s’interroger sur le sens qu’elle souhaite donner à sa vie. Admirative de Batgirl, elle doute de pouvoir devenir quelqu’un de bien comme son idole, jusqu’à s’ouvrir à certaines rencontres.
Maîtrise scénaristique
Le scénario de Sarah Kuhn est efficace. Reconnue pour ses récits jeunes adultes et sa mise en scène d’héroïnes (souvent asio-américaines), elle prend ici parfaitement en main ses personnages. Que ce soit Cassandra, Barbara ou les autres, on sent une compréhension de ces personnages pour une utilisation toujours juste. Ainsi, le parcours de Cassandra est palpable, dans ses doutes, ses tentatives, ses épreuves, ses échecs et ses réussites. Le fractionnement du récit en trois chapitres, représentant les trois grandes étapes de sa reconstruction est dosé comme il faut. Le rythme nous porte dans une lecture que l’on ne voit pas passée et où l’on ressent parfaitement le poids des épreuves.
Sa narration est fluide, efficace et colle à ses personnages. Je pense aussi fortement à sa gestion des dialogues.
L’importance des dessins.
Le mutisme de Cassandra est parfaitement mis en scène. Si on n’échappe naturellement pas aux pensées, les discussions doivent aller à l’essentiel. Le duo formé avec Nicole Goux aux dessins se révèle alors parfaitement complémentaire. Entraînée depuis toujours à lire le langage corporel, c’est tant d’éléments visuels qu’il faut retranscrire aux lecteurs. Et la dessinatrice réussi avec brio, que ce soit dans une découpe dynamique dans l’action, reculée dans l’observation, ou dans l’expression des visages, dans un style pourtant doux et plutôt rond. Un mot également sur la colorisation de Cris Peter, qui accompagne de manière juste le récit et participe au rythme du récit. Les lieux ont leur identité propre, les palettes de couleurs nous servent ainsi facilement de repère.
Shadow of the Batgirl est encore un bon récit du label Urban Link. L’utilisation de Cassandra Cain pour servir un récit sur la construction de soi est un choix des plus pertinents. Les autrices font preuves d’une alchimie parfaite pour nous livrer une histoire prenante, presque addictive.
Avez-vous apprécié cet article?
N’hésitez pas à le dire dans les commentaires. Ça nous fait toujours plaisir de vous lire.
Pour faire connaitre le site et nous soutenir, vous pouvez aussi partager nos publications sur les réseaux sociaux ou vous abonnez à notre newsletter.
Merci.
Pour comprendre nos notes subjectives :
5/5 J’adore
4/5 Trés cool
3/5 Sympa
2/5 Sans plus
1/5 Bof
0/5 Pas pour moi
Accueil › Forums › Shadow of the Batgirl – Urban Link