Silent Dragon

TG !

Silent Dragon est une mini-série créée par Andy Diggle et Leinil Francis Yu (vu chez Marvel). Une équipe artistique solide, donc. Manque de bol, la série est assez ratée dans les grandes largeurs.

Tout commence dans le futur où le chef d’un gang de yakuzas empreint de folie des grandeurs rêve de prendre le contrôle du gouvernement. C’était sans compter sur son garde du corps qui va vite se faire liquider (parce qu’évidemment, il couchait avec la femme de son chef) mais revenir sous la forme d’un cyborg.

Voilà, cela se passe en une dizaine de pages et c’est déjà une enfilade de clichés. Mais après tout, pourquoi pas ? Cela pourrait fonctionner sur la distance et offrir une histoire efficace, à défaut d’être originale. Loupé encore ! Le scénario est cousu de fil blanc, toutes les étapes sont facilement anticipées par le lectorat et l’ensemble est blindé de clichés sur le Japon, les yakuzas et le bushido. Andy Diggle veut rendre hommage à cette culture qu’il semble aimer et à bon nombre de films du même genre.

Mal écrit mais beau

Malheureusement, il cumule les clichés sur le sens de l’honneur et donne un aspect rance à l’ensemble. On sent que l’auteur n’a pas cherché à faire autre chose que proposer une vision romantisée de ces gangsters avec pour seule originalité son contexte futuriste. Même si là encore, l’univers visuel n’a aucune originalité. Néanmoins, il faut aussi se dire que le comics date de 2005. On est dans une période où cette vision romancée du Japon est encore très présente.

Et c’est sans compter la pseudo-complexité de l’intrigue. Le personnage semble avoir un plan remarquable alors qu’il profite juste de la bêtise hallucinante de ses adversaires. Le personnage féminin qui intervient par-ci par-là n’a aucune utilité et sa présence dans le récit n’est même pas crédible.

Si on doit chercher un intérêt au comics, c’est la patte graphique de Leinil Yu, bien aidé par les couleurs de Dave Stewart. Tout pète et est excellemment bien dessiné. Le Tokyo futuriste dépeint ici est sublime, les scènes d’actions sont très bien découpées et l’ensemble régale la rétine. Heureusement, j’ai envie de dire au vue de la pauvreté du récit.

Bref, Silent Dragon n’est pas un bon récit. Moyen car les dessins sauvent l’ensemble mais le scénario est d’une pauvreté affligeante. Prévisible, rempli de clichés, c’est un hommage ni subtil ni intéressant à des vieux films de yakuzas dans un contexte futuriste.