Spider-Man / Black Cat : L’enfer de la violence

Brutal et dur

Spider-Man / Black Cat est la réédition en format Deluxe du récit de Kevin Smith. Avant de me lancer dans la lecture, je ne savais pas de quoi il en retournait réellement.

J’aime beaucoup le personnage de Black Cat ou Felicia Hardy, sous son identité civile. Puisque sa série, parue récemment chez Panini Comics ne me plait pas, je me suis attaqué à ce récit-là. Autant le dire, j’ai bien fait et mon avis sur ce Spider-Man / Black Cat est vraiment très bon.

Une première partie classique

Néanmoins, autant prévenir, les thèmes adultes et violents du récit en font un comics accessible à un public averti. Le pire de l’humanité y passe et Kevin Smith montre une facette plus sensible et intéressante de sa personnalité que dans Jay & Bob ou Clerks. Le récit est clairement divisé en deux parties, la première assez classique avec une enquête conjointe de Spider-Man et Black Cat. Dans celle-ci, ils font passer leurs avis et leurs vécus respectifs au premier plan. On retrouve l’humour, leur point sur leur relation avec un récit qui se suit facilement et qui parle déjà de drogue. Un thème pas neuf mais traité avec sérieux.

Une seconde partie plus directe

C’est la seconde partie du récit qui opère une bascule. La narration change, le ton se fait plus sérieux. Le changement pourra déstabiliser mais il m’a séduit. L’enquête se termine vite, peut-être un peut trop. L’intrigue vire alors dans le psychologique avec un rythme qui se fait plus lent. C’est le bon moment pour faire de l’introspection. Kevin Smith montre qu’il a des choses à dire et il offre à Black Cat, sa plus belle histoire. Spider-Man y est relégué au second plan et c’est elle qui prend le lead. Il montre les nuances que possède le personnage.

Honnêtement, j’aurai aimé que Kevin Smith écrive ensuite une série régulière sur elle. Il respecte le personnage, montre ses fêlures, ses doutes et la met en avant de superbe façon. Elle sort de sa seule relation avec Spider-Man et son émancipation est superbe à suivre. Cela passe par des dialogues dévoilant des situations violentes. L’auteur nous plonge dans une intrigue noire, brutale. Pourtant, il ne cède pas aux sirènes voyeuristes ou malsaines que d’autres auraient donné au récit. Tout est fait avec sensibilité pour montrer une Felicia Hardy diablement intéressante.

Un travail artistique très beau

Du côté des dessins, c’est le couple Dodson qui est aux crayons. Terry est aux dessins, Rachel à l’encrage et leur duo fait des merveilles. Si Terry Dodson peut parfois sexualiser facilement le personnage, il en fait peu et se calme dès la deuxième partie. Ainsi, il coïncide pleinement avec le script de Kevin Smith et montre un duo en alchimie et en osmose. Il y a une grande sensibilité dans son trait et une grande douceur dans l’encrage de Rachel Dodson. Les couleurs de Lee Loughridge apportent aussi beaucoup de sensibilité. Les teintes sombres légèrement bleutées offrent une patte visuelle très intéressante.

Bref, ce Spider-Man / Black Cat est un excellent récit. Récit sensible et qui a beaucoup de cœur, il met superbement en avant Black Cat. Néanmoins, c’est un récit dont les thèmes matures le destinent à un public averti.

Ils ont kiffé :