Suicide Squad présente Peacemaker chez Urban Comics
Point(s) fort(s) :
La volonté d'ancrer Peacemaker dans un contexte géopolitique concret.
Les planches de Denys Cowan et Tod Smith au début...
Point(s) faible(s) :
Le script de la mini sur Peacemaker est souvent trop lourd.
Si vous voulez découvrir Peacemaker, ce récit Suicide Squad publié chez Urban Comics est une bonne pioche. Mais ne vous attendez pas à un chef d’oeuvre. C’est un récit assez poussiéreux, dans son jus qui s’offre à vous.
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Editeur : Urban Comics
Sic vis pacem, parabellum
Mais pourquoi donc Urban Comics sort-il un comics Suicide Squad sur Peacemaker ? Peut-être qu’un film sort bientôt ? Le mystère est entier !
Peacemaker est un psychopathe, un personnage cassé qui veut faire la paix en tuant les criminels. Le recueil de Urban Comics condense deux récits : un arc de la série Vigilante (un autre psychopathe créé dans New Teen Titans) et une mini-série sur Peacemaker. Ensemble, ces deux récits permettent d’avoir une vue d’ensemble et une connaissance solide sur le personnage. Malheureusement, les deux récits ne se valent pas vraiment en termes de qualité.
Vieilles histoires dans leur jus
Le premier nous permet de suivre Peacemaker alors qu’il va affronter Vigilante. Le récit est intéressant à suivre car il permet de découvrir le personnage, sans trop de surcharges d’informations. Le voir affronter un autre type bas du front et cabossé est aussi pertinent car cela renforce le travail psychologique. On reste bien entendu dans un récit d’action souvent bas du front, avec ce qu’il faut de scènes d’action qui envoie. Vieux récit oblige, cela reste mou face aux standards actuels mais les dessins ont une bonne énergie.
Le deuxième récit plonge plus profondément dans la personnalité de Peacemaker. On voit déjà quelques modifications et des approfondissements, en matière historique, c’est très intéressant. Le tout voit le personnage plongé dans le contexte de la Guerre froide avec une utilisation très géo-politique de cette toile de fonds. Cela alourdit le récit, d’autant que c’est assez caricatural et stéréotypé, avec une vision de l’affreux communiste parfois caricatural. Et l’ensemble n’est pas aidé par Peacemaker.
En effet, on découvre qu’il est hanté par son père, qui lui apparaît pour le rabaisser sans cesse. Les cases sont alors surchargées en bulles. Entre Peacemaker qui s’énerve contre les hallucinations, les gens qui ne comprennent pas, les explications géopolitiques et la surenchère de détails, on se retrouve vite perdu face au contenu des cases. Le récit aurait gagné à être dégraissé. D’autant que c’est très classique et globalement peu intéressant. Et ce récit souffre également de personnages secondaires pénibles et caricaturaux à l’extrême.
C’est dommage car sans cela, le récit se laisse suivre, Paul Kupperberg étant quand même un bon raconteur. L’envie de donner de la présence au contexte géopolitique est très bonne et permet au récit de gagner en profondeur. On est quand même loin de Rambo III, c’est déjà ça. Et il y a aussi l’envie de construire un personnage et un univers qui sortent des carcans des comics DC.
Trop sérieux
La lecture de ces deux récits m’a permis de comprendre le second degré dans le traitement de Peacemaker opéré par James Gunn. Clairement, le personnage est une extrême caricature qu’il ne faut pas prendre au sérieux. Le problème est que ces récits posent un personnage sérieux plus sérieux que le sérieux. C’est d’autant plus dommage qu’entre les deux récits, un changement est opéré pour expliquer les cassures du personnage. Le premier donnait ainsi à voir un individu broyé par la guerre, à la façon du Punisher, sûrement trop. Mais le personnage gagnait en intérêt, à mon avis.
Du côté des dessins, comme je le disais, les cases sont parfois surchargées, remplies de trop d’informations inutiles. Cela rend la lecture parfois confuse et souvent délicate. Là encore, c’est le récit sur Vigilante qui s’en sort haut la main. Le duo Denys Cowan et Tod Smith se passent le relai dans des numéros très réussis. Les séquences d’action sont maîtrisées, avec des compositions simples mais efficaces. La mini-série sur Peacemaker où l’on retrouve Tod Smith ose parfois des choses mais c’est souvent peu aidé par le script. On note toutefois des compositions de planches très dynamiques dans les séquences d’action. Mais quand les hallucinations interviennent, ce n’est pas toujours très bon.
Bref, si vous voulez découvrir Peacemaker, ce récit Suicide Squad publié chez Urban Comics est une bonne pioche. Mais ne vous attendez pas à un chef d’oeuvre. C’est un récit assez poussiéreux, dans son jus qui s’offre à vous.
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