Superman – Les Origines

“C’est Superman !”

De tous les super héros connus, Superman est probablement le plus mythique d’entre tous, copié et reconnu à travers le monde entier, l’homme d’acier est aujourd’hui un véritable symbole. Si on le connaît en tant que tel, c’est parce que nombre d’éléments ont forgé son mythe, adaptations cinématographiques, dessins animés, accroche culte (“est-ce un oiseau ?”) mais aussi et surtout ses célébrissimes origines qui furent de nombreuses fois contées. Superman Les Origines (ou Birthright en VO) est une de ces histoires: le scénariste Mark Waid et le dessinateur Leinil Francis Yu ont la lourde tâche de raconter une nouvelle fois comment Kal est devenu Clark mais surtout comment il devint un symbole connu sous le nom de Superman.

Meilleur récit d’origines par un maître !

Si je vante généralement mon amour pour des histoires comme American Alien ou Paix sur Terre, je considère Les Origines comme le meilleur des récits consacrés à l’homme d’acier, grâce à un cocktail étonnant de références bien placées au personnage et son univers ainsi qu’une histoire solide.

Mark Waid, est bien connu des lecteurs pour son travail sur Flash, Kingdom Come ou Justice League Of America, il maintient avec ce récit, sa solide réputation en contant avec brio l’histoire d’un Clark reporter free lance, en proie à ses nombreux pouvoirs et son désir de protéger autrui. En effet si certains récits choisissent de se concentrer sur la découverte par Clark de ses pouvoirs, Waid propose de s’intéresser à son intégration dans la société, l’histoire démarre en Afrique où le héros va vite être confronté à la violence et la difficulté d’être un héros puis ses premiers pas à Metropolis, sa rencontre avec des personnages tels que Lois Lane, Perry White mais aussi Lex Luthor.

Un super rythme !

Malgré cette avalanche de personnages et d’événements, Waid conserve un excellent rythme tout au long de Superman Les Origines ! Tout s’enchaîne très vite et il joue habilement avec la mythologie du héros ainsi qu’avec le monde qui l’entoure. Un aspect d’ailleurs trop peu exploité se trouve être l’acceptation, le récit décrypte en plusieurs étapes comment le peuple de Metropolis ainsi que les proches du héros finiront (ou non) par l’accepter.

Tout cet aspect lié au personnage de Clark n’empêche néanmoins pas Waid de poser des réflexions intelligentes, notamment sur le regard qu’un peuple pose sur un sauveur. Le récit apparaît après le 9/11, les réflexions concernant le rôle du héros et sa figure de “messie” sont donc très fréquentes et permettent de crédibiliser Superman dans une époque plus dure avec ces héros. On peut le voir notamment lors de sa première apparition publique, son emploi de journaliste et le sous-texte politique et biblique, sous-texte qui passe aussi par les dessins.

La deuxième grosse qualité du comics réside dans ses dessins. Leinil Francis Yu fournit, comme à son habitude de sublimes planches, tantôt très intimistes pour coller aux multiples questions que se pose Clark, tantôt spectaculaires pour iconiser l’Ange de Metropolis. Le dessinateur se permet parfois de varier son découpage en le dynamisant ou en jouant sur l’information et les unes de presse écrite. La couleur renforce ce sentiment d’iconisation et range Les origines parmi les récits dont les dessins pèsent pour plus de 50% dans l’appréciation général.

Superman Les Origines et un classique, un bijoux une petite pépite comme on en voit rarement qui sert à grandir la légende du premier héros. Inspiration évidente pour de nombreux scénaristes qui s’occuperont de l’homme de demain, je ne peux que vous recommander vivement cette lecture au plus vite !