Superman n’est pas juif (et moi un peu …)

Et ses créateurs aussi !

Chez LesComics.fr comme vous le savez on est très imprégné par la culture nord-américaine. Mais on a tout de même un œil qui regarde vers les autres productions. Alors quand l’une d’entre elle fait un clin d’œil à la culture américaine, on est sur le coup.

Superman n’est pas juif, mais Benjamin lui oui.

Je ne vais pas rentrer dans le détail de Superman et la religion juive, ni de ces deux auteurs Jerry Siegel et Joe Shuster, juifs aussi. Ce n’est pas le propos, quoi si c’est le propos mais Superman n’est qu’une ficelle scénaristique. Ici, l’histoire tourne autour de Benjamin, un jeune garçon que l’on va voir grandir au fil des pages.

Si son évolution est intéressante c’est parce que Benjamin est perdu entre ses parents qui divorcent et qui, de plus, ne sont pas sur la même longueur d’ondes idéologique. La mère catholique s’étant convertie uniquement pour plaire à la famille du père. Père qui est un pratiquant assidu figure de proue voulant guider son fils sur ses pas. Une vraie quête identitaire sur fond de religion.

Dès lors difficile de s’y retrouver, la religion tantôt fierté lorsqu’il s’identifie à Superman, tantôt honteux lorsqu’il s’agit d’affirmer une différence en milieu scolaire, notamment assumer la circoncision dans les vestiaires de l’école. Benjamin est perdu et cherche des branches auxquelles se raccrocher. Le tout dans une narration fraîche et parsemé d’humour.

Finalement Superman n’est pas juif raconte le parcours de ce petit bonhomme qui va se confronter dans toute sa différence jusqu’à comprendre avec l’âge l’importance de la religion chez son père et famille paternelle. D’accepter cette différence ainsi que le bagage familiale qui l’accompagne sans que ce dernier n’impose quoique ce soit à qui il est lui. Cette découverte s’accompagne de celle du judaïsme avec des questions sans filtres posé par Benjamin, ou l’on devrait dire Jimmy car ce récit est hautement autobiographique.

C’est un livre accessible assez jeune, début du collège. Il enfonce certaines portes ouvertes mais qui pour certains ont besoin d’être enfoncées pour apporter des repères dans une société souvent sans pitié. On pourrait reprocher un rythme un peu rapide ou encore que certains aspect sont peu approfondit mais le fait est que rapporter au public visé cela me semble assez juste.

Un joli récit sur l’adolescence, les différences avec ici un angle sur la religion. Superman n’est pas juif peut permettre à certains d’aborder ces questions qui peuvent parfois être déstabilisante pendant cette période.