Swamp Thing Green Hell

Pour le meilleur et pour Lemire

Swamp Thing Green Hell est un récit de Jeff Lemire & Doug Mahnke proposé par les éditions en VF par Urban Comics. La planète a été submergée par les eaux et seule une poignée d’humains a survécu. Ils vivent depuis des années sur une île, seule bout de terre émergé dans un océan total. La Sève, le Sang et la Nécrose, entités divines, parviennent à peine à survivre avec le peu d’êtres vivants alimentant leur pouvoir. Une décision est prise : faire du passé table rase et repartir de zéro pour construire un nouveau monde. Pour cela les humains doivent mourir. Swamp Thing Green Hell est proposé au prix de 17 euros pour 160 pages.

Mon papa à moi

Je suis un grand fan de Jeff Lemire. Selon moi, nul autre auteur ne sait jongler aussi habilement entre les émotions. L’auteur canadien est capable de nous faire passer de l’effroi à l’empathie en quelques cases. Cela lui permet de raconter avec talent des histoires dans lesquelles on se retrouve happé. On pourra lui reprocher de faire tourner ses intrigues autour des mêmes sujets. Du même sujet devrais-je dire : la relation parent-enfant. Ceux qui lèvent les yeux au ciel je vous vois ! Giddeon Falls, Descender, Ascender, Sweet Tooth. Peu de ses œuvres y échappent. Swamp Thing Green Hell vient faire grossir la liste. Cela permet à mon sens de lier le lecteur à ses personnages. Cela prend un peu de temps et dans le titre chroniqué ici, le temps passe diablement vite !

Jeff Lemire sous speed

En effet Swamp Thing Green Hell va vite ! Un peu trop vite même. Le lecteur se retrouve parachuté dans un univers dont les temporalités lui échappent et dont le statu quo lui échappe. On peine à poser ses valises car le rythme est effréné. Cela ne permet pas à Jeff Lemire d’utiliser ses stratagèmes habituels pour faire adhérer le lecteur à son projet et l’on ne profite pas autant qu’on le souhaiterait d’un nouvel univers qui semble plutôt riche. Dommage.

Univers partagé

C’est un véritable plaisir de retrouver l’univers partagé d’Animal-Man et de Swamp Thing dans Swamp Thing Green Hell. La création de La Sève, La Nécrose et Le Sang m’a toujours beaucoup plu. Le récit présent est un véritable plaisir à suivre et permet de retrouver des personnages “secondaires” de DC à qui Lemire sait donner de l’intérêt. L’auteur parvient toujours en outre à exploiter le potentiel horrifique de la créature du marais et la conjugaison avec un récit post-apocalyptique fonctionne parfaitement.

Manhke de régularité

Le dessin quant à lui est toujours aussi agréable. Doug Mahnke possède un trait minutieux avec un souci du détail discret. Son dessin, loin d’être chargé fourmille d’éléments qui viennent donner de l’étoffe aux graphisme sans surcharger la lecture. Il me rappelle mon âge d’or des comics au niveau graphique, avec un style proche de celui de Michael Turner ou encore Marc Silvestri. Cependant, j’ai trouvé qu’il y avait une baisse de la qualité des illustrations après le premier chapitre. A tel point que j’ai vérifié si il n’y avait pas eu un changement de dessinateur. Ce qui n’est pas le cas.

Bref Swamp Thing Green Hell est un récit à haut potentiel. Servi par l’univers déjà mis en place par Jeff Lemire dans ses précédents travaux et par le dessin du talentueux Doug Mahnke, le titre souffre de ne pas être plus long.

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