The Kong Crew T1 : Manhattan Jungle

Mais où est la blonde ?!

Le mythe de King Kong fait partie des classiques. Monstre simiesque originaire de Skull Island d’où il est capturé pour être exposé à New York comme bête de foire pour finalement offrir cette scène culte où, perché sur l’Empire State Building, il affronte l’aviation militaire pour y laisser la vie.

C’est presque le point de départ de The Kong Crew, écrit et dessiné par Éric Hérenguel. Presque, car si le récit se déroule en 1947, soit 13 ans après ce combat, son point de départ est une réécriture du combat : Kong a gagné face à l’armée, et occupe désormais une île de Manhattan évacuée et interdite ! Et afin de s’assurer que personne ne s’y rende, l’île est surveillée par une patrouille aérienne, la Kong Crew, évitant elle-même de trop s’approcher des lieux.

Mais quoi de mieux qu’un scientifique et un journaliste trop curieux pour pour pousser nos aviateurs à une reconnaissance ? Quelques têtes brûlées qui décident de pénétrer les limites de Manhattan bien sûr !

Nous sommes sur des bases classiques d’un récit d’aventure. Et c’est parfaitement ce qu’est The Kong Crew : une saveur de ces vieux récits d’aventures et d’aviation, dans une Manhattan où la nature a repris ses droits. Et c’est cette nouvelle Manhattan qui a tout à nous faire découvrir. Qu’est-elle devenue ? Que réserve-t-elle à ses visiteurs (au delà d’une espèce de gorille géant) ? Plutôt introductif, ce premier tome nous apporte déjà les bases d’un univers riche et plein d’interrogations pour nous : comment, par exemple, des ptérodactyles (visibles sur la couverture) se retrouvent à Manhattan également ? Toutefois, le récit est suffisamment bien rythmé pour nous tenir en haleine tout du long, jouant sur différentes allures pour nous faire découvrir la faune et la flore de ce nouveau Manhattan. La faune, sauvage et dangereuse, constituera l’intensité du récit quand la flore et l’exploration de l’environnement permettra de reprendre son souffle.

Mêlant l’urbain et l’exotisme, l’auteur nous offre un décor magnifique, capable de nous installer en zone de confort autant que nous dépayser ! L’auteur transpire de nombreuses influences, tant dans la structure narrative que dans son trait qui rappelle tour à tour des classiques franco-belges (avec par exemple ces silhouettes au cou long et fin vus de loin) et les comics (dans les compositions de planches notamment). On retrouve ce mélange dans le format du récit: écrit dans un format séquentiel typique des comics en plusieurs issues, il est publié dans un format plutôt franco-belge : nous avons dans ce tome les deux premières issues du récit dans un grand format de planches (24×32 cm). C’est à la fois plaisant car c’est l’occasion d’en prendre plein la vue (mais aussi de trouver certains dessins moins soignés) et frustrant car court, malgré un rythme bien tenu.

The Kong Crew est une revisite du mythe de King Kong intéressante et plutôt bien jolie ! Rappelant les vieilles histoires d’aventure et d’aviation, elle parvient à nous transporter dans un univers riche. Ah, et comme toute bonne aventure d’aviation, il y a un chien mascotte bien sûr: Spit le teckel ! On regrettera le choix du format court, pour coller à un format franco-belge classique d’une cinquantaine de page, mais dans tout malheur on trouve bonheur: ce format nous offre de grandes planches sublimes !