The Mighty

Mal Alpha

The Mighty est un récit de super-héros indépendant publié en VF par Urban Comics. Suite à un accident lors d’un essai nucléaire en 1952, un simple soldat américain est devenu le premier super-héros du monde. Alpha est désormais le défenseur de la veuve et de l’orphelin. Pour le seconder dans cette lourde tâche, une équipe logistique le soutient, avec le Capitaine Shaw à leur tête. Lorsque celui-ci décède dans des circonstances mystérieuses, c’est Gabriel qui reprend son poste. Gabriel est le plus grand fan d’Alpha. Le sur-homme l’a sauvé d’un accident de voiture où ses parents ont trouvé la mort lorsqu’il était enfant. Leur collaboration ne peut que bien se passer.

The Mighty est proposé en VF par les éditions Urban Comics au prix de 30€ pour 336 pages.

Un énième version de Superman

The Mighty a l’honnêteté de ne pas cacher les inspirations de ses origines. À savoir Superman et Captain America. Entre le A flanqué sur son torse et les planches “hommage” à l’homme d’acier, le ton est donné. Cela permet intelligemment de décomplexer le lecteur quant aux éventuelles ressemblances entre le titre et ses pères d’inspiration. Peter Tomasi (Nightwing) et Keith Champagne (Ghostbusters) nous proposent un titre dont le pitch ne sort pas de l’ordinaire. En effet la déconstruction du mythe du Super-Héros a été déjà lue bien des fois, avec notamment des grands noms à leur plume. Ainsi Alan Moore (Supreme), Mark Waid (Irrécupérable), Garth Ennis (The Boys) ou encore Robert Kirkman (Invincible) nous ont livré d’excellents récits sur le sujet. Désamorçons la bombe immédiatement, The Mighty se rapproche beaucoup de ces titres, sans les égaler cependant.

Efficace

The Mighty est un récit efficace. S’il ne révolutionne pas le genre, il évite bien des écueils. Le duo d’auteurs nous propose un récit rythmé et joue sur la connaissance du lectorat qu’il vise pour le mener en bateau. Car lorsque l’on lit une ré-interprétation de Superman, vous savez tous ce que l’on attend. Que le vernis craque. Keith Champagne et Peter Tomasi le savent parfaitement et nous embarquent dans une histoire qui sait prendre les détours nécessaires pour faire naître le doute sur nos attentes. Les personnages sont parfaitement écrits, leur ambivalence permettant de maintenir un suspens sourd durant la totalité (ou presque du récit).

Aplats = raplapla ?

Chris Samnee et Peter Snejbjerg  nous gratifient d’un travail qui m’a semblé honnête. Le dynamisme des scènes soutient le rythme savamment distillé par les auteurs, tout en offrant une ambiance vintage. Il me semble que cela est clairement assumé, renforçant le côté gentiment désuet d’Alpha. En effet le travail des artistes, notamment sur la colorisation à base d’aplat donne un côté très lisse qui n’est pas sans rappeler les œuvres des années 1940-1950. Si je saisis parfaitement la volonté de Samnee et Snejbjerg, j’avoue que j’aime bien lorsque le dessin irradie un peu plus. Mais ce n’est que mon avis, encore plus subjectif que d’habitude.

Bref, The Mighty est une bonne surprise. Malgré un thème vu, revu et traité à maintes reprises, Peter Tomasi et Keith Champagne nous livrent un récit tout en efficacité. Jouant avec brio sur les attentes du lecteur, ils maintiennent celui-ci en haleine durant toute la lecture. Une jolie réussite.

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Ce titre a fait l’objet d’un Service Presse de la part des éditions Urban Comics que nous remercions.