Une soif légitime de vengeance – Tome 1

Sale journée

Le tome 1 de Une soif légitime de vengeance commence comme n’importe quelle mauvaise journée. Vous savez, celle où rien ne va, où la pluie se met à vous tomber dessus dès que vous sortez sans prévenir. Rick Remender nous ballade dès le démarrage de son récit vers l’inconnu.

Narration maîtrisée

Nous suivons ainsi un inconnu, visiblement du Chinatown de Vancouver, dans un morceau de son quotidien. Une journée merdique où il aurait sans doute préféré rester couché (oui, c’est grosso modo la quatrième de couverture). En fait, nous le suivons presque au sens propre. Remender nous invite à l’observation, avec un récit avare en dialogues. On aura tout juste droit à des banalités de vie quotidienne.

L’homme semble peu loquace et on le découvre avant tout par l’observation de son attitude. Ainsi, le récit prend son temps pour se dévoiler, pour nous révéler ce qu’il est au fil des chapitres. Une narration qui nous embarque crescendo en se densifiant petit à petit. Au fil des cinq chapitres qui composent ce premier tome, la tension monte au fur et à mesure que l’intrigue se dévoile. Au point de finir sur un goût de trop peu : le “à suivre” nous frustre dans l’attente d’en lire et découvrir plus.

Visuellement embarquant

Sur les pages, c’est André Lima Araújo qui donne vie à l’histoire. Surtout, dans le quasi silence du récit, c’est son trait qui porte la narration. Sa façon de découper ses planches dose habilement le rythme de l’histoire et lui apporte de la profondeur. Le dessin est clair, au décor détaillé et aux personnages bien caractérisés. Dans un titre aussi dépendant de son dessin, Araùjo répond parfaitement aux attentes. C’est d’autant plus appréciable avec le format de la collection Urban dans lequel le titre est publié. Ce n’est pas forcément le titre à qui ça apporte le plus, mais cela reste grandement appréciable et apprécié.

Ce tome 1 de Une soif légitime de vengeance  est un très bon début de polar. Et c’est sans doute son défaut principal : n’être qu’un début, une ouverture d’une histoire qu’on attend vaste. Mais sa narration, principalement visuelle, est d’une grande maîtrise et nous porte tout du long. Le récit est juste ce qu’il faut bavard

Ils ont kiffé :

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