Vie et Mort de Toyo Harada
Point(s) fort(s) :
La personnalité de Toyo Harada, multifacette et fascinante.
Les dessins, tous magnifiques.
Point(s) faible(s) :
Tata Yoyo ! Toyo Harada est un personnage que Joshua Dysart a intégré dans sa série Harbinger et qui était aussi au centre de sa série Imperium. Avec ce Vie et Mort de Toyo Harada, il pose le chapitre final consacré au psiotique le plus intéressant de l’univers Valiant ! On se retrouve finalement dans la […]
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Tata Yoyo !
Toyo Harada est un personnage que Joshua Dysart a intégré dans sa série Harbinger et qui était aussi au centre de sa série Imperium. Avec ce Vie et Mort de Toyo Harada, il pose le chapitre final consacré au psiotique le plus intéressant de l’univers Valiant !
On se retrouve finalement dans la situation de chaos géopolitique où nous avions laissé Toyo et son équipe à la fin de Imperium. Autant le dire, si vous ne l’avez pas lu, vous allez louper un paquet d’éléments. Ici, rien n’est réintroduit, si ce n’est le personnage de Toyo Harada, à nouveau présenté. L’auteur a en effet l’intelligence de réutiliser le passé de son personnage au travers de flashbacks, parfaitement intégrés dans le récit et faisant toujours écho à la situation du chapitre.
Un récit intelligent
Finalement, c’est ce que l’on retiendra tout au long du récit. Tout est millimétré, la narration est précise, savamment calculée et maîtrisée. Les pions se mettent en place au fur et à mesure que le récit s’avance. La lutte de pouvoir entre Toyo et l’esprit cosmique incarné dans Angela se fait plus perverse et insidieuse. Chacun espionne l’autre, le teste jusqu’à ce que tout explose plus rapidement que prévu. Alors que je pensais revoir un récit calme et posé comme Imperium, Joshua Dysart m’a pris par surprise en posant un changement de rythme brusque et intelligent.
Pourtant, même si le récit est centré sur Toyo Harada, l’auteur n’oublie pas de développer les personnages secondaires. Que ce soit Ingrid ou le Seigneur Vigne, chacun aura son moment de gloire ! Il n’y a bien que Darpan qui soit un peu mis en retrait.
Mais le récit n’est intelligent que dans sa forme, il l’est tout autant dans le fond. Si vous avez lu Imperium ou Urgence Niveau 3, vous avez déjà que Joshua Dysart est un fin analyste des situations géopolitiques. Avec encore une fois beaucoup de brio, il parvient à montrer la complexité de notre monde en y insérant un individu tout aussi complexe. Harada est autant un utopiste, un produit anti-système occidental et capitaliste qu’un produit de ce système. Il joue sur tous les tableaux et ne fait des projets que pour satisfaire son propre ego. Pourtant, ses intentions sont compréhensibles et son ambition de paix est louable. Mais ses méthodes sont un scandale car elles ne font que propager la violence systémique à une autre échelle.
Et redoutable !
Dès lors, c’est toute cette ambiguïté que l’auteur va mettre en exergue et qu’il va chercher à analyser. Toute l’intelligence du récit est de ne jamais prendre position. Il propose une perspective très factuelle du personnage et du monde en ne jugeant pas mais en montrant les événements. Tout cela aboutira dans une fin de grande qualité. Sans aucun manichéisme, l’auteur nous amène à réfléchir sur nos propres comportements et ceux de nos dirigeants. Il interroge sur la violence systémique du capitalisme, la perversité des puissants, la manipulation et les moyens d’atteindre un objectif. Vie et mort de Toyo Harada se pose ainsi comme un récit sans concessions, qui cherche à interroger sans forcément nous préserver. On en ressort secoué mais pour ma part, je fus heureux d’avoir pu lire un récit ne me prenant pas pour un idiot.
Au-delà de ce scénario, le comics se pare de fabuleux dessins. La majorité des numéros est dessinée par CAFU, secondé par un artiste invité dont Mico Suayan, Butch Guice ou Kano. Chacun d’entre eux propose une prestation de très grande qualité. CAFU n’a pas son pareil pour rendre en image le réalisme de l’œuvre. Son trait et sa colorisation se rapprochent de plus en plus d’un photoréalisme qui n’oublie pas de créer des personnages aux réactions crédibles. Il ne force rien mais parvient, par de petites touches, à nous plonger dans l’esprit de Toyo Harada et des autres personnages. Et les artistes invités donnent aux flashbacks des teintes uniques, en adéquation avec leurs tons.
Bref, Vie et Mort de Toyo Harada est un chef d’œuvre. Intelligent, il montre avec beaucoup de réalisme, l’état d’un monde au bord de l’implosion : le nôtre ! En proie aux manipulations de toute part, l’auteur nous interroge sur l’état politique de notre planète par le prisme d’un grand manipulateur. Sans aucun manichéisme ni jugement ni tentative de réponse (y en a-t-il ?), Joshua Dysart pose un récit sans concession, cru et crédible. Sublimé par le dessin de CAFU et des artistes invités, le comics se pose comme un indispensable et une conclusion parfaite à la trilogie sur Toyo Harada !
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