Agents of SHIELD – Bilan à l’heure de la saison 7
Point(s) Fort(s)
Une exploration souvent pertinente de l'univers Marvel/
Des acteurs impliqués.
Une constante progression de la saison 2 jusqu'à la 5.
Point(s) Fabile(s)
Le budget qui se réduit au fur et à mesure.
Des méchants mauvais
Agents of SHIELD s’est conclue avec sa saison 7 ! L’occasion rêvée pour dresser le bilan d’une série de qualité malgré un très mauvais début.
:
:
:
:
:
Univers : Marvel Comics
Bouclier fragile !
La saison 7 de Agents of SHIELD s’est terminée. Avec elle, c’est aussi la fin de la série qui tombe. C’est donc le moment idéal pour dresser le bilan d’une série originellement ambitieuse mais rapidement tombée dans l’oubli.
Rappel des faits, tout de même. Après le succès triomphal de Avengers par Joss Whedon, il lui est demandé d’imaginer une série TV afin de faire fructifier cet univers à la télévision. Malheureusement, s’il écrira bien le premier épisode, c’est son frère et sa femme qui continueront le bébé. Jed Whedon et Maurissa Tancharoen deviendront donc rapidement seuls maîtres à bord. Et ce n’est que le début des ennuis puisque la série va se retrouver au milieu des conflits entre Kevin Feige et Ike Permultter, le patron de Marvel Entertainment. Lorsque le premier sera libéré du dernier, la série partira définitivement ailleurs, détachée de liens avec le MCU (ou presque). Mais est-ce un drame ? Après 7 saisons, quel bilan dresser de la série ? Je vais tâcher de répondre à ça via cette rétrospective.
Un début pourri
Autant le dire, la première saison fût un tel calvaire que je n’ai regardé que quelques épisodes du début. Les personnages de l’équipe étaient tous des coquilles vides, remplissant des fonctions scénaristiques afin d’enquêter chaque semaine sur un nouvel adversaire. Les références aux comics pleuvaient mais c’était chiant à mourir et surtout, très mal écrit. Quelques personnages du cinéma venaient (coucou, Sif) mais à aucun moment, il était possible de s’attacher aux agents.
On retrouvait les geeks, Fitz et Simmons, fans de tech et de science qui donnaient des explications rationnelles foireuses. La pirate, Skye, qui ne veut pas adhérer au SHIELD mais adore Coulson. Phil Coulson (l’impeccable Clark Gregg) qui balance uniquement de la vanne et ne sert à rien. La vétérane, May, qui fait la gueule et a un lourd secret. Le bon soldat fade, Ward. Bref, rien d’intéressant. D’autant que les intrigues procédurales à base de monstres de la semaine ne sont pas palpitantes. On sent que les scénaristes sont enfermés dans quelque chose qui ne leur convient pas.
D’autant que le budget ne suit pas du tout. Les décors sont médiocres, pour être sympathique, les effets spéciaux pas au niveau. La réalisation ne suit pas non plus. Tout semble contraint, enfermé dans des limites induites par la production.
Soudain, le miracle
Pourtant, la semaine de la sortie du film The Winter Soldier, un miracle se produit : ça devient intéressant à suivre. Attention, ça ne devient pas bien pour autant. Juste que l’on sent que les scénaristes se libèrent d’un poids. Il reste six épisodes dans la saison et l’intrigue se feuilletonne et offre des rebondissements sympathiques. On apprend que le bon soldat fade, Ward, est en fait un traître et bosse pour Hydra. Alors, autant être clair : ça n’a aucune cohérence avec le reste de la saison car rien n’indiquait cela. Pourtant, ça offre une perspective intéressante au personnage. Malheureusement, à part lui, les autres restent des coquilles vides, trop peu développées, d’autant que le budget ne suit pas.
Ainsi, on nous parle des événements du film mais on ne verra rien de tout ça. L’intrigue se déroule dans des hangars et les bastons sont fades. À la fin de la saison, une perspective se dessine enfin : cette équipe va aussi combattre l’Hydra, à son échelle et de son côté.
Reboot à la saison 2
À mon sens, le vrai démarrage de la série se fait à la saison 2. Les personnages y sont totalement différents et sont surtout bien mieux incarnés. Que ce soit scénaristiquement ou au niveau des acteurs. Fitz et Simmons sont transformés, via un traumatisme facile mais qui créé une connexion entre eux et nous bien plus facilement. Ils deviennent les personnages les plus intéressants de la série et son cœur.
À travers eux, c’est une série profondément attachante qui va s’exprimer alors que la chasse à l’Hydra se dynamise et se double de la découverte des Inhumains. Car la série va développer cet aspect de l’univers Marvel. On découvre ainsi que Skye, la pirate est en fait Daisy Johnson, Quake de son super-nom, une Inhumaine qui manipule la terre. Elle avait déjà évolué puisqu’elle avait commencé un entraînement pour devenir un agent de terrain.
La série introduit de nouveaux personnages qui subsisteront jusqu’au bout et elle ne va cesser de se faire plus feuilletonnante. Les intrigues hebdomadaires seront remisées au placard pour introduire de vrais arcs, comme dans les comics. À ce titre, la saison 3 et la saison 4 embrasseront pleinement cela, jusqu’à clairement identifier leurs arcs en modifiant le générique. Les personnages sont mis au cœur des intrigues et c’est leur évolution et leur psychologie qui vont animer la série.
Il subsistera des connexions foireuses aux films qui vont se faire via des dialogues. Ce n’est clairement pas le plus réussi. Au fur et à mesure, la série va se déconnecter des films de manière complète pour pleinement s’affirmer. Les moyens financiers baissent considérablement, les hangars sont dans le noir en permanence et les scènes en extérieur finiront par disparaître quasi totalement à partir de la saison 5.
Une série de personnages
Les Inhumains disparaîtront eux aussi et la saison 4 offre une série en pleine possession de ses moyens. La saison 3 a en effet souffert de devoir offrir une conclusion satisfaisante à l’arc narratif autour de ses néo-mutants. En prenant appui sur les moins bonnes idées des comics, elle ne pouvait pas décemment proposer un contenu de qualité. Pourtant, en s’axant encore sur Fitz et Simmons, le duo de geeks, la série ancre ses personnages dans nos cœurs.
Le parcours de Daisy Johnson aura aussi été passionnant à suivre pendant ses deux saisons. Devenant Inhumaine, elle doit aussi gérer tout un passé complexe, avec des parents légèrement égocentrés. C’est là où Coulson et May, la vétérane au passé trouble deviennent des personnages intéressants puisqu’ils vont l’aider à traverser cette phase.
Clairement, la saison 3 a opéré un changement qui va se poursuivre après. Les saisons 4 et 5 introduiront de nouveaux éléments : entre le Ghost Rider, les LMD ou bien les Kree, la série va exploser ses limites alors que son budget diminuera au fur et à mesure. Pourtant, la réalisation tentera à plusieurs reprises des choses. La mise en scène des pouvoirs sera souvent bonne et certains combats bénéficieront de cascades soignées avec un certain dynamisme. Signalons que c’est Kevin Tancharoen qui signera bon nombre d’épisodes de qualité, lui qui était déjà à l’œuvre sur des travaux pop culture de qualité.
La conclusion articulée entre les saisons 6 et 7 verra nos personnages se confronter à une menace galactique pas intéressante du tout mais encore une fois, l’ancrage émotionnel suffira à nous captiver. La saison 7 de Agents of SHIELD aura été parfois pénible et trop longue mais le dernier épisode achèvera de donner à chaque personnage ce qu’il mérite. Les raccourcis scénaristiques seront légion alors que la saison aura donné du fil à retordre à l’équipe. Mais, au bout du compte, c’est toujours la même chose qui nous accroche : les personnages.
Car c’est ce que l’on retiendra de la série. Oui, les adversaires étaient souvent très nuls. Oui, les effets spéciaux étaient laids. Certes, il y avait de moins en moins de budget. Pourtant, comme nous, les scénaristes se sont accrochés. Les acteurs et actrices ont pris à bras-le-corps leurs personnages. Si comme moi, vous regardez une série pour ses personnages, vous pouvez rattraper six saisons de Agents of SHIELD, en excluant donc la première qui est vraiment un ratage intégral.
Dès la deuxième saison, vous tomberez dans un univers à la mythologie réussie, qui ose des choses, en rate parfois mais a un gros cœur. La série n’a jamais sacrifié ses personnages sur un quelconque autel. Les fans de comics trouveront des super-pouvoirs, de l’action mais surtout des individus uniques et agréables à suivre.
Bref, étrangement, alors que je n’ai jamais été assidu (je rattrapais les saisons avec beaucoup de décalage), la série me manquera. Avec sa saison 7, Agents of SHIELD se conclut de belle façon. La série aura su développer des interactions et un corps de personnages intéressants tout en mettant en avant l’univers Marvel de fort belle façon.
N’hésitez pas à le dire dans les commentaires. Ça nous fait toujours plaisir de vous lire.
Pour faire connaitre le site et nous soutenir, vous pouvez aussi partager nos publications sur les réseaux sociaux ou vous abonnez à notre newsletter.
Merci.
Accueil › Forums › Agents of SHIELD – Bilan à l’heure de la saison 7