Daredevil, saison 3 : la critique
Après les événements de la première saison de The Defenders, nous avions laissé Matt Murdock dans une sale situation, puisqu’il était… mort !
Heureusement, comme tout bon super-héros qui se respecte, Daredevil revient pour une troisième saison sur Netflix !
Que vaut-elle vraiment ? Voici l’avis de Chris !
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Univers : Marvel Comics
Après les événements de la première saison de The Defenders, nous avions laissé Matt Murdock dans une sale situation, puisqu’il était… mort !
Heureusement, comme tout bon super-héros qui se respecte, Daredevil revient pour une troisième saison sur Netflix !
Mais à l’heure où les séries consacrées à Luke Cage et Iron Fist ne sont pas renouvelées pour diverses raisons, le justicier de Hell’s Kitchen peut-il espérer faire la différence dans le catalogue de la plateforme, peu à peu désertée par les héros Marvel ?
NETFLIX ET LE RYTHME.
Les séries Marvel/Netflix ont toujours été pour moi le pendant live de l’univers Marvel Knights, développé par l’éditeur au début des années 2000 sous l’impulsion de Joe Quesada.
Comme dans les comics, ce genre d’impulsion ne marche pas éternellement. Le temps d’une saison, de deux tout au plus, juste assez pour adapter un arc scénaristique de façon plus ou moins fidèle.
On ne va pas se mentir, dans certains cas, et malgré tout un tas de points positifs, le résultat n’avait rien d’une franche réussite.
Si ces séries brillent bien souvent par un casting trois étoiles, une ambiance travaillée et une écriture de qualité, elles souffrent toutes des mêmes problèmes de rythme.
Comptant chacune 13 épisodes, les premières saisons de Daredevil ou de Jessica Jones démarraient sur les chapeaux de roues pour connaître une dramatique baisse de régime dans leur deuxième moitié, tandis que Luke Cage, plus équilibrée, ne pouvait pas vraiment connaître de temps morts, faute de temps forts.
Et que dire de Iron Fist, dont on m’avait dit : “La série commence vraiment à partir du sixième épisode !” ?
Avoir réduit The Defenders à 8 épisodes, soi-disant pour des raisons d’organisation, était quel qu’en soit le motif, une bonne idée, qui permettait de rendre la série plus compacte et dynamique, évitant ainsi au spectateur de somnoler entre les épisodes 7 à 10 comme il en avait pris l’habitude.
Avec 13 épisodes annoncés au compteur, j’ai donc retrouvé mes craintes de visionnages neurasthéniques devant cette saison 3 de Daredevil.
RENAISSANCE.
En s’inspirant très ouvertement de l’arc “Born Again”, scénarisé par Frank Miller, dessiné par David Mazzucchelli et publié par Marvel Comics à partir de 1986, les scénaristes ont mis la barre très haut, adaptant ce que beaucoup considèrent comme l’une des meilleures sagas consacrées à l’Homme sans Peur !
Comme je le disais un peu plus haut, la série Netflix peut compter sur un casting de haut vol, avec des comédiens vraiment doués, qui rendent le tout très crédible.
Bien que quelques passages lui soient dédiés, le trio formé par Matt, Foggy et Karen, dont les relations monopolisaient les deux premières saisons, est ici en retrait, laissant le haut de l’affiche à des personnages secondaires, et plus particulièrement aux méchants.
Vincent D’Onofrio campe toujours un Wilson Fisk menaçant et torturé, quoi qu’un poil théâtral à mon goût, le Caïd étant systématiquement renvoyé à son amour perdu, passant ainsi de génie du mal omnipotent à Caliméro en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
Cela étant, sa profondeur fait de lui l’un des atouts majeurs de la série et tout particulièrement de cette saison.
L’autre personnage central de cette saison 3 est incontestablement Benjamin Poindexter, ou “Dex” pour les intimes, un agent du FBI peu à peu rattrapé par les démons de sa jeunesse, qui deviendra l’un des plus grands adversaires de Daredevil.
Si l’on assiste plus à une révélation de sa personnalité qu’à une réelle transformation au fil des épisodes, il est vraiment appréciable de le voir en action dans quelques scènes très réussies !
Enfin, pris entre deux feux, l’agent Nadeem, un collègue de Poindexter, permet l’identification du spectateur, mettant en relief le ressenti d’un citoyen lambda dans le chaos qui règne au pays des super-héros.
Cherchant à assurer son avenir professionnel et à protéger sa famille, il va marcher sur la mince frontière qui sépare le bien et le mal, hésitant entre suivre son instinct et penser aux conséquences de ses actes pour lui et ceux qu’il aime.
LA BAGARRE.
Il est évidemment impossible de parler du Daredevil made in Netflix sans évoquer les désormais très attendues scènes d’actions en plan-séquence, présentes depuis le début de la série et rivalisant de créativité pour nous en mettre plein la vue.
Ici, la mission est une nouvelle fois accomplie, cette saison offrant, outre l’impressionnante scène de la prison, plusieurs combats aux chorégraphies extrêmement travaillées, dont la qualité reste jusqu’à présent rarement égalée dans une série télévisée.
Une action omniprésente qui limite les longueurs habituelles des productions Netflix, cette saison se permettant même de belles relances dans sa deuxième partie, là où on nous avait habitué à ce qui était ni plus ni moins que du remplissage.
BILAN.
Mais alors, après une deuxième saison qui se perdait dans des intrigues secondaires forcées, et dans un contexte peu encourageant pour l’avenir des séries Marvel de Netflix, cette troisième saison de Daredevil est-elle une lueur d’espoir, ou l’apothéose d’un univers dont la fin est déjà annoncée ?
Difficile à dire sans savoir quels sont vraiment les projets de Disney pour sa plateforme vidéo, une prise de position qui sera sans doute décisive.
Ce qui est sûr, c’est que Daredevil restera un modèle d’adaptation, ayant parfaitement capté l’essence du personnage principal et de son univers, ayant su s’inspirer des grandes sagas de la Maison des Idées pour offrir un série ancrée dans son époque, et montré qu’il était possible de traiter le genre super-héroïque avec un regard adulte et premier degré, tout en évitant la facilité.
Cette saison 3 clôt donc avec brio un cycle d’adaptations parfois inégales, mais portées par la volonté de proposer un univers mature et plus terre à terre que le Marvel Cinematic Universe.
Reste maintenant à savoir si le rideau est définitivement tombé pour les séries Marvel sur Netflix…
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