Lucky Man Saison 1

Autant vous prévenir dès maintenant, si vous comptez foncer sur la série en tant que fan de Stan Lee, vous allez vite être déçus.

Le célèbre créateur a eu l’idée du bracelet qui octroie la chance et c’est tout ! En bon businessman qu’il était, il avait négocié que son nom apparaisse. Mais les intrigues et toute la mythologie n’ont pas été développés par lui. D’ailleurs, dans le générique, vous ne verrez pas son nom.

Pour parler de la série, c’est l’histoire d’un flic, Harry, qui a des dettes de jeu pas croyables et qui va se retrouver affublé d’un bracelet porte-bonheur qui va booster sa chance et qu’il ne peut pas retirer par une femme mystérieuse. Évidemment, il va se faire poursuivre par des méchants qui veulent ce pouvoir. Comment ça, c’est pas original ? Eh bien, oui, la série n’est pas originale du tout. Chaque épisode va suivre une enquête menée par notre héros et sa coéquipière et va faire avancer doucement la mythologie.

Le principale problème vient du héros qui est un cliché ambulant que rien ne vient relever. Il est borderline mais a bon cœur, ne comprend rien à ce qui lui arrive et se repose presque entièrement sur Eve, celle qui lui a remis le bracelet. Au moins, c’est un bon flic mais les enquêtes sont à mourir d’ennui, à deux-trois exceptions près. On pourrait se dire que la mythologie pourrait être intéressante, comme dans iZombie mais non.

La différence avec iZombie, c’est que dans cette dernière, la mythologie est intéressante à suivre et qu’il y a une grosse dose d’humour qui fonctionne très bien. Là, ce n’est pas le cas du tout. Tout est très sérieux, limite pompeux, le relationnel fonctionne mal. Pourtant, passé les quatre premiers épisodes, j’ai eu un espoir. Jusqu’au septième épisode, la série devient intéressante. La mythologie se développe bien, le personnage principal devient moins pénible et les enquêtes sont intéressantes car elle développe l’univers. Malheureusement, pour les trois derniers épisodes, les scénaristes ont décidé de replonger dans les travers. Le héros se fait piéger comme un idiot, on nous révèle un grand méchant dont on avait deviné l’identité dès son apparition. Rien de bien fameux, donc.

Les éléments positifs sont finalement peu nombreux. Les personnages secondaires, notamment Eve et Suri, la collègue de Harry sont intéressantes et on se demande pourquoi elles n’ont pas le lead. La mythologie est rigolote mais n’arrive jamais à décoller. Surtout, les règles posées pour le boost de chance sont souvent bafouées dans l’intérêt du scénariste. Les réactions sont improbables, contradictoires et fatalement, ça a le don de me gonfler. C’est un vrai problème parce qu’au final, la série n’est pas mauvaise, elle est simplement trop classique et trop verrouillée par une mythologie dont les scénaristes semblent avoir mal définie les contours dès le départ. On s’amuse à certains moments, notamment lorsque l’univers et les règles évoluent, d’autant qu’il y a de très bonnes scènes mais le trop-grand classicisme et la prévisibilité des trois-quarts de l’ensemble ennuie.

Bref, Lucky Man n’est pas vraiment pas une bonne série. Classique jusqu’à l’usure, la mythologie ne sait jamais se faire passionnante, tout juste intéressante, montrant un manque flagrant de personnalité.