[Review] Supergirl S04E01 – American Alien

Du pain pour les racistes !

Supergirl est de retour et comme c’est encore la seule série de l’Arrowverse que je suis cette saison, ça vous donne une indication sur ce que j’en pense face à ses collègues. Remarquez, je n’ai jamais particulièrement tenté de m’intéresser à Legends of Tomorrow, le délire turbo-con de l’ensemble pourrait me plaire…

Mais bref, revenons à nos Kryptoniens !

La dernière saison avait été de bonne qualité, confirmant la bonne tenue d’une série qui a des choses à raconter. Faire de la série sur la cousine du super-héros le plus emblématique de l’univers DC une ode à la diversité et au respect est une expérience réussie qui fera seulement rire jaune les amis de Ethan Van Sciver. Evidemment, le côté cul-cul de l’ensemble ne plaira pas vraiment aux cyniques et l’aspect très peu régulier dans l’écriture incommodera les plus relous (qui a parlé de moi ?!). Mais la série parvient à dégager un supplément d’âme que je ne trouve pas chez ses collègues. Cela tient finalement à beaucoup de choses dont le plus important est Kara. Aussi chiante que sympathique à suivre, elle se révèle complexe et son interprète sait lui donner du corps et une grande intensité.

Cette saison 4, encore plus que les précédentes se posent clairement comme une série ancrée dans la présidence Donald Trump, au sein d’une Amérique aux fractures ouvertes. Ici, les immigrés extra-terrestres vont devenir les victimes d’agressions multiples, motivés par la défense patriotique du territoire. C’est très intéressant car c’est un sujet que la série esquissait déjà auparavant. Ici, elle prend le cœur de cette saison et Kara va aussi devoir confronter ses propres certitudes et la série va donc s’attaquer au sujet des privilèges de blancs adapté à une alien à l’apparence humaine. Si ça manque de finesse, c’est toutefois traité de façon pertinente mais j’espère qu’une plus grande subtilité dans le reste de la saison les aidera à maintenir le cap.

C’est quand même assez incertain au vu de la dégaine des méchants, écrits grossièrement et joués par des quiches. Le look du méchant principal n’aidant pas du tout puisqu’il rappellera aux amateurs de grand cinéma le film Vidocq ! Donc, de ce côté, on est loin d’être sur quelque chose de rassurant mais c’est un peu la marque de la chaîne et il faut apprendre à juger avec ce genre de défauts pas trop rédhibitoires non plus.

La saison commence donc bien avec cet épisode. Les autres personnages ne prennent pas trop d’importance. On imagine déjà les intrigues pénibles où il faudra subir James, Lana, etc. Espérons que ça ne prenne pas trop le pas sur l’intrigue principale et que ça ne soit pas trop prévisible. Comme souvent, c’est surtout la relation entre Kara et sa sœur, Alex qui est intéressante à suivre et donne du corps aux épisodes. Melissa Benoist et Chyler Leigh sont complices et ça donne de l’intérêt à leurs dialogues. Le nouveau rôle de la sœur Danvers est d’ailleurs assez intéressant et pourrait donner quelque chose d’intriguant si tant est que les scénaristes ne rétropédalent pas. J’espère réellement que les personnages vont rester dans leur nouvelle posture qui permet de bouger les lignes et de motiver les acteurs à interpréter leur personnage de manière différente. Voir Kara se comporter en leader au sein d’une rédaction est bien vu, de même que faire en sorte que Jon soit un rôle d’accompagnement lui permet de sortir d’un rôle trop ferme dans lequel les scénaristes l’avaient enfermé.

Bref, ce season premiere comme disent les américains est très chouette. Malgré le manque de finesse globale, il est intéressant qu’une série aussi grand public se porte sur du commentaire social. Après tout, ce n’est que l’étape supplémentaire de ce que la série tente de faire depuis le départ.